Pourquoi as-tu mis un s à Premières me direz-vous?
Eh bien, parce qu'il s'agissait de mon premier Trail et de ma première course de nuit.
En fait, il s'agit de ma troisième course officielle, après deux semi marathon, celui d'Auray-Vannes 1997 en 2h20 et des brouettes (c'était dans une autre vie, je vous jure) et celui de Normandie 2007 en 1h39 et quelques secondes (un peu plus ma vie celui-ci)
Je suis donc un coureur très peu expérimenté, c'est un fait, même si je cours régulièrement, je ne m'étais jamais fixé trop d'objectifs jusqu'à présent. Mais cela a changé, en déménageant courant 2009, j'ai décidé de prendre un nouveau départ et blablabla, toujours est-il que j'ai donc décidé de m'aligner sur le trail nocturne du vignoble nantais, situé au Landreau, pas très loin de chez moi.
Parti en fin d'après-midi, j'arrive tranquillement vers 19h00 devant le Château de Briacé, lieu de départ et d'arrivée de la course.
Une première chose: je suis soulagé que la course ne soit pas annulée (comme bon nombre des courses étant prévues ce week-end cauchemardesque), en effet la météo n'est pas vraiment clémente: fort vent et forte pluie, ce ne sont pas véritablement les conditions idéales pour un premier trail (quoi que...)
Je stationne donc mon véhicule sur un grand parking prévu par l'organisation, et je vais chercher mon dossard, j'arrive dans la salle de sport et c'est le premier contact avec les trailers, à voir tous ces coureurs qui semblent super puissants et supers rapides (à quoi je vois çà...) un léger complexe d'infériorité m'envahit mais tout léger hein!
Je retourne ensuite vite fait dans ma voiture, m'enfermer dans ma bulle, c'est la phase de concentration maximale (quel pro!), je vérifie mon matériel une bonne dizaine de fois :lampe frontale en état de marche, gilet rétro-réfléchissant qui réfléchit (euh...), chaussures correctement lacées dossard bien epinglé puce solidement accrochée tout est prêt, même moi.
Je me fixe un objectif temps de 1h30 pour les 17km, qui ne correspond à rien en fait, je n'ai aucune expérience du trail en général et de cette course en particulier donc...
Puis, l'heure du départ approchant, je décide d'aller rejoindre les trailers qui ont déjà commencé l'échauffement, je trotte gentiment et j'accélère de temps à autre, ça ira bien comme ça.
Enfin, il est bientôt 20h00, l'heure h, je me rapproche de l'arche de départ, il y a déjà la plupart des participants, je décide de me faufiler dans le milieu du peloton, je ne vais quand même pas me mettre devant, je risquerais de géner (pas très longtemps mais bon!)
Ma stratégie de course bien ancrée dans ma tête (eh oui), partir tranquille, gérer mon effort pour ne pas finir à la ramasse!
Le départ est annoncé et la meute s'élance vers le froid, le vent, la pluie et ...la boue. (aie mes belles chaussures quasi neuves)
Je pars à allure réduite, comme prévu, d'une part pour me familiariser avec les conditions particulières de cette course (temps et lieu) et d 'autre part pour respecter mon plan d'action!
Je suis assez surpris parce que je ne vois pas grand monde me dépasser, il faut dire que les meilleurs sont déjà loin devant, (meilleurs que qui?...)
J'avance dans la nuit, dans la boue, dans la boue et dans la boue (non, non c'est pas une erreur de frappe), je me félicite d'avoir parfaitement serré mes lacets, en effet plusieurs de mes camarades laissent une de leur chaussure dans une flaque de boue collante (pas très agréble).
Mon rythme est tranquille, régulier, je pense gérer ma course comme je le souhaitais, seul petit inconvénient, je ne sais pas du tout où j'en suis au niveau kilomètrage.
Nous sommes partis depuis peu, enfin je crois, quand j'entends le bruit de l'eau qui court de plus en plus distinctement, il s'agit d'une des difficultés du parcours, une traversée de rivière (petite la rivière), j'ai de l'eau glacée jusqu'à la taille et un mal de chien à m'extirper de là, enfin sorti, j'ai la sensation d'avoir des milliers de fourmis qui galopent sur mes quadriceps (drôle de sensation, quoi que pas si drôle)
J'essaye tant bien que mal de reprendre mon rythme (qui n'est pourtant pas si soutenu que ça), nous traversons des vignes, je devine le paysage, le tracé aussi, (on n'y voit pas grand chose la nuit, même avec sa frontale), je décide alors que l'année prochaine, j'enchaînerai le lendemain avec le 20km pour profiter du paysage.
Autour de moi, quelques chutes, on s'arrête, on demande au copain si tout va bien et on repart (si tout va bien hein!), je suis toujours concentré et il le faut.
Nous arrivons au seul ravitaillement de la course qui doit se situer à mi-parcours: enfin un point de repère, je bois un demi-verre d'eau et je repars illico.
Nous enchaînons aves des montées, des descentes, des sentiers plein de ....boue, je me dis que sur un terrain sec ça doit au moins être aussi sympathique.
Je dépasse quelques coureurs, je suis souvent seul, ça m'énerve un peu, avec un compagnon de course, cela aurait été plus profitable. (ah le profit)
Nous passons de chemins en petites routes, puis nous arrivons dans une ville, mais c'est déjà l'arri ée, je vois le château, j'accélère un peu, je ne suis même pas fatigué (enfin un peu quoi c'est tout!), j'arrive en 1h25, le contrat est rempli mais j'aurais pu faire beaucoup mieux (bon, bon je m'enflamme, un petit peu mieux), je file aux stands boire et manger c'est fini, je vais à la douche (chaude) et je reprends le chemin de la maison.
Sur la route, deux sentiments s'affrontent: la satisfaction d'avoir su gérer ma course et le regret d'avoir trop gérer ma course, mais bon, je positive et j'engrange cela sur mon compte "expérience".
Une chose est sûre, le trail nocturne du vignoble nantais était mon premier, mais sûrement pas mon dernier trail, j'ai été séduit par l'ambiance qui y a régné et par l'état d'esprit des trailers, je crois bien que j'ai chopé le virus. (Trail de Saint Nazaire en approche)
Je ne peux finir ce récit sans remercier les organisateurs, les bénévoles et les supporters courageux qui étaient présents pour nous encourager tout au long du tracé.
Un beau trail que ce Trail du Vignoble Nantais
(un beau t-shirt technique aussi)
crédit photo : Jean-Charles Quéffelec
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