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Dodo Trail : aventure et exotisme à l'ile Maurice

Posté par DUBOST le 29/7/2015 12:11:16

DODO TRAIL : AVENTURE ET EXOTISME A L’ILE MAURICE

« Le Dodo trail, c’est vraiment une autre dimension, il faut le voir pour le croire ! ». Participant de l’épreuve en 2013 et 2014, Xavier Thevenard avait été à la fois surpris et enchanté par le démentiel parcours qu’elle propose. Cette année, ce sont 1 600 concurrents (nouveaux record) qui étaient présent pour découvrir l’un des 4 tracés au programme. Si l’essentiel de ces participants était massé sur les petites distances (5, 10 et 25 km), l’X-treme Dodo Trail long de 50 km pour 3 500m de dénivelé reste la « vitrine » de la manifestation, son fer de lance, celle qui de par sa difficulté et sa singularité est désormais mythique dans le monte du trail et à laquelle le Dodo doit une réputation qui s’étends bien au-delà des limites de l’océan Indien. Preuve en est la représentation sur cette 5ème édition de 25 nations différentes, allant des voisines (Afrique du Sud, Madagascar…) aux plus éloignées (France, Espagne, USA, Allemagne, Royaume Uni, Chine…), et son intégration au championnat Africain de Sky Running chapeauté par le Sky Running Fédération. Une reconnaissance pour cet évènement haut de gamme, dont l’organisation repose sur le professionnalisme de ses chefs de file : Yannick Doger De Speville et Yan de Maroussem. Concepteur du parcours, ce sont par ces mots que ce dernier le décrit : « Un maximum de single, toujours en passant par les sommets de l’ile. Sur seulement 50 km, c’est un condensé de tout ce qu’on peut attendre sur une course. Mais il y a aussi des choses auxquelles on ne s’attend pas sur un trail, encore moins à Maurice ! ».

Et de l’inattendu il y en a beaucoup en effet ! Les participants traversent notamment de nombreux domaines privés, uniquement ouverts le jour de la compétition. Vierge de tout passage et ouvert à la machette spécialement pour le Dodo trail, ils présentent une végétation dense et luxuriante, le tout sur des terrains fortement accidentés marqués par des ascensions et descentes à très forte verticalité. A Maurice il n’y a pas (ou très peu) de corniches, les sentiers vont au plus droit dans la pente et sont régulièrement agrémentés de cordes, chaines et mains-courantes. Du pur trail, sauvage et exotique, offrant une variété de paysages remarquable et des panoramas prodigieux sur les lagons alentours. En bref, une réelle aventure revenant aux fondamentaux de la discipline, le tout dans des décors à couper le souffle !

Lightfoot et Greyling, comme en 2015

Comme en 2015, dès le départ du grand parcours un rythme d’enfer a été imposé par le tenant du titre, le champion du monde 2013-2014 Ricky Lightfoot du Team Salomon. Ce dernier rapidement positionné seul en tête, c’est pour la 2ème place que le suspense est longtemps resté entier au sein d’un groupe composé du Sud-Africain du Team Salomon Thabang Madiba (qui effectuait là son premier trail de 50 km), du Réunionnais Simon Paillard, et du Mauricien Simon Desvaux de Marigny. Tandis que Lightfoot passait la ligne d’arrivée en vainqueur en 5h40, un temps supérieur à celui qu’il avait réalisé l’an dernier de 20 mn dû à une modification du parcours qui l’a rendu encore plus technique et difficile, Madiba parvenait à prendre une légère avance sur ses rivaux du jour pour prendre une belle 2ème place. Desvaux de Marigny et Paillard le suivent en franchissant finalement l’arrivée main dans la main.

Chez les féminines, Landie Greyling du Team Salomon renouvelle elle aussi sa performance 2015, et s’adjuge un beau succès en 7h05 (12ème scratch), avec une confortable avance de 1h20 sur sa poursuivante immédiate, la Réunionnaise Sophie Blard. Tatiana Bathfield prend la 3ème place.

Les premiers africains, Thabang Madiba et Landie Greyling, obtiennent les titres de champions d’Afrique de Skyrunning.

Sur le Mini Dodo Trail (10 km, 500m de dénivelé), la victoire est revenue chez les hommes à Xavier Verny devant Janot Fra et Bhuvish Lukea, et chez les dames à Marie Perrier devant Raquel Quéland et Lollos Rodseth.

Orgue et Maiora devant les hommes !

C’est sur la distance intermédiaire de 25 km (1 500m de dénivelé) que la surprise est venue. Les espagnoles Laura Orgué et Maité Maiora ont en effet devancé tous les hommes, pour se classer respectivement 1ère et 2ème au scratch ! Le premier masculin, Sintu Vives Bosch termine en 3ème position. Le podium féminin est complété par Estelle Carret (2ème du 50 km l’an dernier, qui revient de blessure), le masculin par Rishi Chundy et Willy Emma.

Si le Dodo trail a atteint cette dimension, c’est aussi grâce au soutien de ses nombreux partenaires. Mais cet appui n’est pas uniquement financier, la relation qui s’est instauré avec eux va bien au-delà. 100 employés de la MBC (Mauritius Commerical Bank, gold sponsor 2015) ont par exemple participé à la course. Pour le groupe Héritage Ressorts (silver sponsor 2015), dont les établissements sont situés sur le domaine de Bel Ombre au sud du pays, à proximité des différents points de départ de la course, et qui proposait des tarifs préférentiels et des forfaits très attractifs aux coureurs et à leur famille, ainsi, qu’entre autres, un accès gratuit et illimité au parcours de gold Héritage Golf Club, 45 minutes de massage offert, et des transferts organisés, 30 salariés étaient engagés, et une dizaine faisaient partie des bénévoles.

Comme depuis la création de la course, il était possible lors de son inscription d’effectuer un don au profit de la Maurician Wildlife Foundation, seule organisation non gouvernementale à Maurice consacrée à la conservation et à la préservation des espèces végétales et animales menacées. Ce sont ainsi 50 000 rupies (environ 1 300 €) qui ont été récoltés.

Pour prendre part à un évènement haut de gamme, dans les décors à la fois paradisiaques, exotiques et sauvages de l’ile Maurice, c’est bien au Dodo Trail qu’il faut participer !

Interview de Ricky Lightfoot, vainqueur du Dodo trail 50 km 2014 et 2015

« Un pur tracé naturel »

Après cette 2ème victoire sur le Dodo trail en 2 participations, peux-tu nous décrire ta course ?

Ma course s’est bien passée. Je ne me suis pas senti particulièrement bien au début, mais je savais qu’après quelques kilomètres ça irait mieux. J’ai pris une allure assez élevée sur le plat du départ (NDR : 6 km), pour voir si je pouvais prendre un peu d’avance avant d’entrer dans la forêt. On m’a alors dit que j’avais à peu près 3 mn d’avance, donc à partir de ce moment j’ai pu me détendre un peu. J’ai trouvé que le temps était cette année un peu plus chaud qu’en 2014 et je me suis déshydraté beaucoup plus vite. J’ai pris le temps de m’arrêter aux ravitaillements, de boire et parler avec les autres. La course a été rendu plus difficile que l’an dernier car il a plu la semaine précédente et donc le terrain était particulièrement boueux. Je n’ai pas forcé aussi fort que l’année dernière, j’ai ainsi pu plus profiter de la vue. J’ai aussi pu prendre le temps de m’arrêter pour prendre des photos.

C’était ta 2ème participation au Dodo trail. Que penses-tu du parcours ?

Le Dodo trail c’est vraiment une course magnifique. L’ile Maurice me fait penser à d’autres iles comme la Réunion et Madère. Mais Maurice c’est très différent. Ce qui rend ce trail si spécial, c’est notamment que c’est une occasion unique d’avoir accès à des sentiers situés sur des domaines privés habituellement fermés. Je pense que c’est comme ça que la course se déroulait avant que les gens ne commencent à faire des compétions.

C’est un pur tracé naturel. Le parcours est très technique, non seulement à cause du terrain mais aussi à cause des arbres. Souvent, il n’y a de la place que pour une seule personne sur les sentiers. Et je n’ai jamais vu autant de vie sauvage sur une course. Comme j’étais en tète j’ai été accueilli par des daims, des singes, et même des sangliers avec leurs petits. C’était très surprenant !

Pourquoi n’a tu pas participé au championnat du monde à Annecy en mai dernier ?

Je n’y ai pas pris part cette année car je ne le sentais pas. Même si je voulais le faire dans ma tête, mon cœur n’y était pas. Je ne l’aurais pas apprécié donc je ne l’ai pas fait. Au final nous sommes avant tout en compétition dans ce sport pour l’amour de la montagne et de la nature.

Quels sont tes prochains objectifs pour le reste de la saison ?

Je ne sais pas encore à quelles compétitions je vais prendre part pour la suite, car j’ai une blessure qui s’aggrave doucement. Je vais devoir me faire opérer dans les mois qui viennent.

Crédit texte Stéphane 
Giordanengo et photo Sébatien Bigara

 



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