Il est 2H50 du matin, nous sommes derrière la ligne de départ. L'ambiance y est tendu mais la bonne humeur règne. Les regards se croisent, nous savons tous à quoi nous attendre.
Météo idéale au moment du départ ce samedi matin pour Jean-Luc, Salvator, Jean-Pierre, Joél, Denis, Didier et Philippe avec comme mise en bouche 400m de dénivelé d'entrée. Il fait bon, les coureurs du 120 Kms sont mélangés avec ceux du 56 Kms, cela donne un peu de consistence au groupe car cette année nous ne sommes que 144 inscrits au lieu de 240 en 2009. La Montagn'Hard fait-elle peur ?
Après le speach d'Olivier l’organisateur, qui nous rassure sur la météo, nous voilà parti pour manger du dénivelé.
3H le départ est donné. Je regarde la ligne de départ s'éloigner, je sais que l'homme qui était derrière cette ligne il y a quelques instants ne sera plus le même. Désormais je regarde devant moi, dans 36H j'espère me retourner et voir le mot « arrivé » derrière moi. Nous en rêvons tous. Après 200 m de plat nous sommes déjà dans une bonne côte.
Les premiers kilomètres se passe plutôt bien, nous avons décidé de ne pas nous presser. On aura le temps pour ça plus tard. Avec 14 degrés au moment du départ, la température est très agréable, un peu chaud pour du tel dénivelé, Didier est un peu devant , il semble très à l’aise, nous le recollons dans le descente et sortons ensuite nos bâtons dans le village de Bionnay avant de relancer sur la montée suivante , à ce moment nous sommes tous encore ensemble où presque.
Le jour se lève bientôt dans la vallée et nous pouvons ranger les frontales. Pour nous accueillir, un arc en ciel nous fait le plaisir d'apparaître. Est-ce le calme avant la tempête ? Je ne sais pas mais en tout cas, pas le moment d'y penser. Il est trop tôt.
Nous basculons sur 600 D- vers Les Toiles, descente très agréables où je me fais plaisir.
CP1 - Les Toilles - [Cumul 14.5km / 1123 D+] 2 h 58 de course Après 2 côtes (400D+/650D- et 800D+/600D-) un petit ravitaillement assez rapide, grignotage et 2 cocas. Denis est avec moi, Philippe est déjà passé et Didier arrive, Toto, Joél et Jean Pierre doivent suivre. Nous repartons ensemble avec Denis. Je suis très déterminé ! Les sensations sont bonnes, je vais à mon rythme pour éviter de me griller. Le temps est correct, pas trop chaud. pour le moment.
Je fais donc bien gaffe d'être calme dans la jolie montée au Prarion (850D+). Sans soucis me voici en haut. Beaucoup de coureurs montent plus vite que moi mais au final ils ne me prennent que 1 ou 2 mn dans la montée.
Descendeur dans l'âme, je ne m'inquiète pas de reprendre ce retard dans la descente vers Bionnassay (650D-).
Le Prarion 19,6 km 1969 m d'altitude, première grosse ascension .Au sommet, vue magnifique sur le Mont Blanc. Le soleil n'a pas fini de se lever et ça commence à chauffer. Il me reste 100 bornes mais ne n’y pense pas. Et je crois que j'ai raison. Je passe à mon tour un bon nombre de concurrents, en descendant comme prévu, c’est bon pour le moral.
CP2 - Bionnassay - [Cumul 24.5km / 2168 D+] 5 h 31 de course
J’y arrive tout seul, Denis m’a distancé dans la montée précédente, je mange déjà très peu, Edith notre premiére fan est là et semble étonnée de me voir manger si peu ( 2 carrés de chocalat + 2 cocas ) pas très faim comme à mon habitude, je repars assez rapidement. 
Passerelle et col du Tricot
Il y a 800 D+ pour aller au col, cette montée tape déjà dans les organismes , la température grimpe autant que nous, la prudence est de rigueur...
Col du Tricot 2120 mètres d'altitude dur, dur cette ascension après 30 km , il fait très chaud et pas un seul point d’ombre,ni point d’eau, ni ruisseau à traverser pour pouvoir se rafraîchir.
Passage au col sans alerte, je sens que je suis un peu moins bien mais c'est vraiment léger.
Je repars vers Miage ( 560D- en 1.9km ) dans cette belle descente assez technique et usante, beaucoup de grosses pierres nous obligent à effectuer réguliérement de petits sauts, ce qui n’est pas pour me déplaire. De nombreux concurrents auront un coup de chaud à cet endroit et moi-même ne serait pas au mieux, Toto en profitera pour me dépasser dans la deuxiéme partie de cette descente. CP3 - Miage - [Cumul 32km / 3072 D+] 8 h 17 de course
Un décor de rêve pour ce ravito ( genre arnuva sur l’UTMB )écrasé un soleil à la verticale qui commence à faire des dégats, idéal pour faire une petite pose bien méritée. Je fais une petite pose et me trempe la tête complétement dans une auge où coule enfin une eau très fraîche qui me fait le plus grand bien. J’en profite pour boire et m’hydrater autant que faire se peut, je ne mange rien.
Je ne tarde pas trop, car il y a des efforts à fournir si je veux passer le Mont-Joly avant les hypothétiques orages de milieu d'après-midi. Didier arrive à son tour et n’est pas au mieux non plus, un peu pâle , il prend le temps de se reposer. En route vers les Contamines. Je repars dans de meilleures dispositions en pensant recoller Toto qui est déjà dans la montée suivante, vers le chalet du Truc ( 200m+ ). Je grimpe à mon rythme et rattrape des sensations agréables. Je ne lâche rien. Pas le choix pour aller au bout.
La descente vers les contamines (550 D- ) se passe plutôt bien.Comme je le pensais, je rattrape Toto qui marche alors que je trottine, comme toujours les descentes me font le plus grand bien. Je décide de mettre la pédale douce et de marcher en compagnie de Toto. 
La Frasse –[Cumul 35kms ). Mama Edith et Philippe sont là pour nous accueillir,
Philippe arrête pour cause de pubalgie alors qu’il caracolait bien devant.Ils nous apprennent que Jean Pierre a stoppé à Miage. En voilà déjà deux sur le carreau, il en reste cinq.
Vers La Combe d’Amancette.
Nous attaquons ensemble la montée vers La Combe d’Amancette (650D+) en plein soleil.J'effectue cette montée avec peine, une montée très désagréable pour moi et qui ne me laissera pas un bon souvenir, je trottine et marche sous le soleil qui cogne le long du sentier bordé de grandes herbes, je franchi à de multiples reprises le même torrent dans lequel je tremperai à chaque fois ma casquette afin de me rafraîchir, Toto est devant je ne le vois plus. J’arrive bientôt au point haut, 40ème kilomètres bien content r. Je bascule vers les Contamines pour (800 D-), je retrouve à nouveau de bonnes sensations et double quelques concurrents dans cette descente encore assez technique, enfin j’arrive aux contamines, les bonnes sensations sont à nouveau revenue, je vais pouvoir attaquer la deuxiéme partie, Youpi !!!
CP4 - Les Contamines - [Cumul 45.7km / 4077 D+] 15 h 28 de course
Toto vient d’arriver également quelques minutes avant moi.,
Bon ici, il faut essayer de reprendre le maximum de force, la montée du Mont-Joly ne rigole pas. Le prochain objectif sera de d’avancer au maximum avant la nuit.Nous décidons de partir dans 15 minutes.Mauvaise nouvelles,les nuages accrochente le mont Joly.ça peut péter.
J’essaye de me ravitailler, seulement deux verres de coca passeront comme d’hab, impossible d’avaler quoi que ce soit, après avoir fermé les yeux quelques minutes, j’essaye de manger une petite assiette de pâtes en vain.
Pendant ce temps arrivent Joél et Didier. Mauvaise nouvelles,les nuages accrochente le mont Joly.ça peut péter, le ciel décide subitement de rafraîchir les ardeurs de tous ces fous du dénivelé. Un orage qui fait baisser la température rapidement et oblige surtout les responsables de la course à neutraliser celle-ci plus de deux heures durant afin de limiter les risques en pareille circonstance. Nous reprendrons tous les quatre ensemble dés que ce sera possible.
La montée du mont Joly- 1450D+ pour 6.2 km
Nous repartons donc à quatre pour plus de 1500 m de dénivelé et commençons par suivre le torrent ( Bon Nant ) et ensuite vient assez rapidement un chemin dans la forêt avec un dénivelé impressionnant de l’ordre de 30% en moyenne jusqu'à la bifurcation vers le 56 kms où nous sortons de la forêt pour arriver dans des pâturages avant d’attaquer la deuxiéme partie plus technique.Arrivée sur la crête 2 jeunes bénévoles se chargent de faire le pointage. Et c’est à cet endroit précis que notre rêve a basculé,décision de descendre vers St Nicolas de Véroce pour le 56 Kms où continuer vers le 120 kms. D’un commun accord, après quelques palabres, la motivation chutant assez nettement nous décidons de terminer le 56 Kms. Donc descente de (700 D- ) vers St Nicolas de Véroce pour notre Final et passage à quatre de front sur la ligne d’arrivée. Au total 56 Kms et 4700m de D+ aprés 17 h 37 de course Denis lui, avec 2 heures d'avance sur les quatre mousquetaires fut bloqué 1h20 dans l'ascension du Mont Joly. Reparti de plus belle, il fit une superbe course, pleine de courage, pour capituler au Signal, épuisé. Après 72 Kms de course et 6800m de D+ au compteur.
Chapeau bas champion.
Merci à notre Edith à nous pour son dévouement sur la course, elle fut notre ange protecteur pendant toute la durée de ce séjour, et bravo à l'ensemble des concurrents de cette course de montagne hors normes, et réservée à de véritables montagnards. 35 arrivants sur le 120kms pour 144 partants
Comme dit Jean Pierre notre Patriarche
Ce week-end est à ranger dans les inoubliables avec paysages magnifiques,convivialité, entraide,et malgré la fatigue ce ne fut que du bonheur. Mais non, mais non les lorrains ne sont pas morts.
A méditer : C’est d’actualité sur cette course << Le physique fait tenir debout, le mental fait avancer >> Jean Pierre, Philippe et Denis ne seront pas classés. Joél , Didier, Salvatore et Jean Luc seront classés sur le 56 Kms.
 JLV54 alias LTF (Le Trailer Fou)
|
.jpg)
