Beau succès pour le Sacré Trail des Collines organisé depuis le sommet de la colline de Parménie : plus de 500 partants malgré un ciel gris, du brouillard et une température frisquette. Mais il en faut bien plus pour impressionner des trailers, la Colline Sacrée justifiant sa réputation en chassant les nuées en fin de course. Tant mieux pour l'organisation de CMI, grâce aux nombreux bénévoles du comité d'organisation qui saura tirer profit des retours d'expériences sur ces nouveaux parcours et apporter les ajustements nécessaires.
Deux parcours étaient proposés : 17 Km sur les crêtes surplombant Tullins (avec 799 mètres de dénivelé positif) ou 35 Km traversant douze communes alentour (1350 mètres de dénivelé positif), avec un départ commun à Parménie et une arrivée le long des anciens remparts romains, en ce lieu à l'histoire plus que millénaire, refuge des hommes depuis la nuit des temps.
Dès le départ, précédé d'un instant de silence en hommage à notre ami Bernard, trailer et bénévole récemment décédé, cette course longue entièrement en nature sur chemins et sentiers a offert ses paysages au charme campagnard avec des panoramas grandioses, parfois obscurcis par la brume. De quoi alléger la dureté de l'effort, notamment dans les nouvelles montées dénichées par les organisateurs, qui risquent de laisser quelques souvenirs.

Dans l'épreuve reine des 35km, la course mit un certain temps à se décanter au fil d'une succession de côtes et de descentes, achevée par un long raidillon à très fort pourcentage ramenant au sommet de la Colline sacrée. Quelques-uns des meilleurs trailers français et régionaux étaient à la lutte mais personne n'imaginait que la barre des trois heures serait franchie tant les difficultés étaient accrues cette année, sur un parcours rendu glissant voire boueux par endroits avec les pluies et la grêle des jours précédents et de la veille même. C'est pourtant l'exploit réalisé par Sébastien Cornette, ancien duathlète de haut niveau reconverti avec succès dans le trail. En 2h58'20, il s'assurait une avance confortable pour finir en toute décontraction au sommet.
Il devance des trailers expérimentés comme Yann Nourry , Charles Sroczynski ou Renaud Rouannet qui ont tenu leur rang dans cette partition de haut niveau, quelques valeureux coureurs régionaux s'intercalant dans le palmarès.
Chez les féminines, scénario sans suspense avec un succès attendu : celui de Martine Volay en 3h48'. Fidèle au rendez-vous, la Haute-Savoyarde ne laissa guère d'illusions ni de chances à ses poursuivantes en habituée des victoires depuis dix ans qu'elle s'est mise au trail et à l'ultra, collectionnant une quinzaine de participations à la Sainté-Lyon (après avoir été la première Française à traverser à ski le Groenland d'est en ouest). Derrière sa haute silhouette, les départements envoyaient leurs meilleures représentantes : Regazzoni pour la Savoie, Villette pour le Rhône, Poncet pour l'Isère.

Sur 17km, les locaux allaient d'entrée imposer leur connaissance du terrain. Dès l'entame, Vigouroux, Gras et Fernandes (tous trois du CMI-Tullins) menaient un train d'enfer, faisant exploser l'imposant peloton. Mais à cette folle allure, il fallait une attention de tous les instants pour repérer les balises ; pas toujours facile sur les petits sentiers forestiers où il faut aussi veiller où l'on pose les pieds. Les montagnards Debroucke et Kuhshev ne lâchaient pas, avec quelques autres à distance. La moindre erreur de parcours coûtait cher. Au final, Debroucke s'impose dans un classement très serré.
Les féminines ont aussi bataillé ferme dans la forêt de Parménie : six filles en moins de deux minutes ! Mais une lutte pour les places d'honneur, car devant, la Grenobloise Agnès Rochas s'était adjugée une avance définitive sur ses poursuivantes, à l'image de Patrica Martigne l'an dernier.
Puis vint pendant des heures le défilé des anonymes, des courageux, tous heureux de franchir l'arrivée tant espérée dans une ambiance chaleureuse pour recevoir les nombreux lots et déguster un repas du terroir au Centre de La Salle. Quand arrivèrent les derniers participants - certains en compagnie des "nettoyeurs" des circuits -, il y avait plus de trois heures que le premier avait passé la ligne. Mais le bonheur et les applaudissements étaient quasiment les mêmes... Tous champions !

Bernard Giroud, président de CMI