Trois courses au programme du jour : 50 km, 26 km et 15 km sans compter les marcheurs ! 1 900 personnes en tout et 700 environ sur le 26 km et ses 900 m de dénivelé positif. Ça ne parle pas beaucoup aux gens cette caractéristique. Pour comparer, sachez que c’est grosso modo cinq fois plus que sur le marathon du Louvre plus court de seize kilomètres.

On vous jure qu’on en a vu qui s’entraînaient sur les terrils ces dernières semaines, histoire de se familiariser avec ces chemins qui montent. Sauf que là, cela n’a rien à voir mais il a fallu attendre le 14e km pour vraiment s’en apercevoir, juste après le premier ravitaillement.

Avant, des montées, des descentes, un peu d’embouteillage mais rien de bien méchant. À une exception près puisque les concurrents les plus rapides du 26 bornes se sont trompés de chemin dès le départ. Conséquence : 1 km pour rien et tout un troupeau qui suit derrière dont le rédacteur de La Voix du Nord ! Il faut rebrousser chemin. Le 26 km se transforme tout à coup en 27-28 avec une côte en plus et quelle côte ! Et encore on vous fait grâce du kilomètre effectué en convoi à partir de la place d’Ablain (par la Blanche Voie) pour rejoindre la ligne de départ : 27-28 + 1 : 29.

Mais peu importe, dans le peloton tout le monde est content. Ça parle beaucoup dans les rangs. Il fait beau depuis plusieurs jours et les chemins sont relativement praticables. C’est bon signe.

Les joggers avancent bien. Les coureurs ont même le temps de jeter un œil sur un motocross où les motards sont trop concentrés sur leur course pour jeter un œil sur nous. On s’aperçoit tout de même que dans la forêt, les chemins n’ont pas eu le temps de sécher. Les pieds dans la boue, les participants commencent à comprendre que le pire est à venir.

Effectivement, la suite est infernale. Les montées s’enchaînent et il est impossible de courir. Dans le peloton, on prend au moins le temps de boire et de s’alimenter comme un présage…

À la jonction avec le 50 km, personne ne nous rejoint, pas encore ! On se dit qu’avec le fond gagné grâce à ces semaines passés à courir dans tous les sens, cela va bien se passer… Tout se complique après le 20e. Tout n’est que raidillons. Il faut s’accrocher aux arbres pour pouvoir passer. À chacun sa technique ! Je m’aperçois que celle de ma femme fonctionne bien. Ce n’est pas sans conséquence puisqu’au bout de la énième côte, la crampe fait son apparition. Je ne la reverrai plus !

Il faut gérer la suite. Quelques-uns souffrent du même mal. Un seul remède : patience. Dans notre dos, les premiers concurrents du 50 km font entendre leur souffle. C’est plutôt bon signe ; l’arrivée doit être proche.

Mais que c’est long ! Là, c’est carrément à des cordes qu’il faut s’accrocher mais chacun s’accroche. Un certain Jean-Marie (les prénoms sont inscrits sur les dossards) est allongé dans un champ à cause d’une crampe. La Voix du Nord est là dans toutes les circonstances ! Peut-être un lecteur de gagné ? Une discussion avec mon voisin me fait comprendre que nous avons dépassé les 4 h de course. Incroyable, nous avions espéré faire aussi bien qu’au trail de Liévin (25 km) avec 2 h 45 ! Heureusement, les clameurs de Lorette se font entendre. Le graal est tout près… Il faut encore se « taper » la côte descendue par erreur au début. Peu importe l’essentiel est atteint. Ma femme vient à ma rencontre pour m’encourager sur les cent derniers mètres. Pas de regrets que du plaisir malgré la douleur. Le trail, c’est ça et c’est bien comme ça.

article La voix du Nord